Des origines jusqu’à nos jours, les éléments constitutifs de la musique Baroque sont présents de multiples façons.
En 1911 H.Reimann afin de remédier au terme Baroque qui a véritablement une connotation négative suggère l’expression : « Epoque de la Basse Continue ». La Walking bass des jazzmann n’a-t-elle pas, aux XX° et XXI° siècles, le même rôle ? Dès les embryons du son, « la musique » est présente et a une, voire, des fonctions. Ainsi, comme une prière, une danse répétitive (musique de transe) est là pour appeler « la pluie » (afin de pouvoir se nourrir) qui deviendra à l’époque Baroque un « gründ ». Un « art total » dès l’antiquité (le théâtre grec) puis plus tard chez Wagner (époque Romantique), n’est-ce pas déjà ou ne suit-il pas le théâtre baroque avec ses paroles, chants, danses, instruments et philosophie entremêlés ? Pour mieux partager un texte lors des services religieux au Moyen-Age, la clausule a été instaurée afin de mieux mémoriser le verbe. Les mélodies de Chorals de Johann-Sebastian Bach sont des reprises de chansons populaires. L’écriture polyphonique, présente dès le haut Moyen-Age et qui atteint son âge d’or avec ce même compositeur, cette superposition de lignes mélodiques qui s’entrelacent, s’échangent créent une osmose, un lien, une union entre les voix, les personnes, on la retrouve encore aujourd’hui (par exemple chez M.A.Dalbavie). Les pièces de caractères de l’époque romantique (Ballades, Scherzo) et les pièces brèves (Bagatelles) des XX° et XXI° siècle sont un reflet des Danses baroques. D’ailleurs, les danses Baroques, n’est-ce pas une récupération des danses populaires ? Ces danses baroques qui construisent les Suites mais est-ce la même signification chez Grieg et ses Suites pour orchestre Peer Gynt ? Et l’illusion ? Principe fondamental du Baroque ! Encore d’actualité, notamment chez Ligeti, aux XX° et XXI° siècles : « Oui, c’est vrai, dit-il, je travaille souvent en me servant d’illusions acoustiques, analogues aux illusions optiques, les fausses perspectives... ». Le Baroque, terre de théâtre, de mouvement, de contraste, un « artifice » constamment retrouvé.