La Susanna d’Antonio Stradella Son ar mein consort et le Temps Suspendu

13/07/2021

Oratorio italien

C’est par un soir d’hiver 1682 au détour de la Piazza Bianchi de Gênes, qu’Alessandro Stradella, violoniste virtuose, compositeur d’opéra et d’oratorio célébré dans l’Italie entière, fut lâchement assassiné sur commande d’un mari jaloux. Ce destin tragique assura sa postérité. Cependant pendant plusieurs siècles sa musique ne circulait que dans des versions dénaturées qui ne rendaient grâce ni à son talent ni à son originalité. Le renouveau baroque depuis l’après-guerre a permis de réévaluer son œuvre et on le considère aujourd’hui comme l’un des plus illustres contemporains de Corelli. Sept oratorios, opéras, mais aussi œuvres instrumentales virtuoses et pionnières dans un style unique, exubérant, sans bavardage. 

Susanna est le dernier oratorio représenté par Stradella de son vivant. Il fut commandé par le jeune duc de Modène, Francesco II. Le souverain, violoniste et passionné de musique, fut le mécène de tous les grands musiciens de son temps de Corelli à Bononcini, il ne pouvait donc ignorer Stradella et lui commanda cet oratorio dont le sujet est issu de l’Ecriture ; Susanna se rend au bain dans un jardin clos. Elle est surprise par deux vieillards indignes qui lui demandent de se donner à eux faute de quoi ils la déshonoreront. Cette triste histoire est mise en livret ‑­ en italien ‑­ par Giovanni Battista Giardini, le propre secrétaire du duc et Stradella, avec des airs brefs mais aussi des duos ou des trios vocaux, crée une scène propre à émouvoir et instruire à la morale les jeunes nobles étudiants du Collège San Carlo. Le manuscrit devait par la suite rester oublié dans les bibliothèques de Modène jusqu’aux années 1970.
Après le succès du travail mené en commun sur Jephté de Carissimi, les musiciens du Temps suspendu (Centre-Val de Loire) et de Son ar mein (6 chanteurs et 6 instrumentistes) proposeront en une heure environ une version mise en espace des plus beaux airs de l’oratorio ainsi que quelques pièces instrumentales inédites en France.

Amélie Raison et Marthe Davost sopranos l Paul-Antoine Benos contre-ténor l Peter de Laurentiis ténor l Jan-Jeroen Bredewold baryton-basse
Patrizio Germone et Camille Rancière violon l Emmanuelle Huteau basson l Stanley Smith violoncelle l Ayumi Nakagawa clavecin l Lucile de Trémiolles orgue, conception musicale et direction
Charles di Meglio l récitant, mise en scène et costumes