Avec Tobias Hume pour modèle, Francisco Mañalich parcourt l’Angleterre, la France et l’Italie du 17e siècle sur les pas des songwriters de l’époque. Ténor et violiste, il joue, chante et s’accompagne lui-même, réalisant la basse continue, et variant les instruments au gré de son inspiration.
L’art de chanter en s’accompagnant avec un instrument relève d’une tradition ancienne qui permettait aux interprètes d’habiller et orner la mélodie. Au XVIIe siècle encore, en Italie, en France ou en Angleterre, les chanteurs soutenaient leur discours d’une lyre : harpe, viole, lyrone ou luth, imitant ainsi le légendaire Orphée.
À présent évanouie, cette pratique revivra le temps de conter quelques histoires en musique.
Tobias Hume, mercenaire fanfaron, compositeur et interprète doué l’illustre parfaitement : à une époque où le luth régnait en maître, Hume a délibérément choisi la viole de gambe, utilisant avec brio toutes les ressources expressives et les possibilités techniques de l’instrument. Faisant appel à différents modes de jeu, il dispose ainsi d’une palette riche et capable de surprendre, donnant ainsi vite à l’action indiquée par le texte : champs de batailles, tirs de pistolets, trompettes, blessures infligées, soldats qui dansent au rythme de la pavane, mais aussi pour chanter les affres de l’amour et les tourments de l’âme.
S’ils ont une personnalité plus paisible que celle de leur confrère d’Albion, Sigismondo d’India en Italie et Sébastien Le Camus en France montrent également deux autres facettes de la lyre : le premier fait briller le madrigal de ses derniers feux tandis que le second, violoniste dans l’entourage du Roy Soleil, sera un maître de l’air de cour…